J'ai jamais entendu une musique aussi triste et belle à la fois. Bercé de mélancolie noire, trempant dans une violence sourde, le premier effort du Bouc d'Austrasie m'a véritablement laissé sur le carreau. Synthèse parfaite entre le son et l'histoire. Car THE AUSTRASIAN GOAT est bien plus qu'un simple projet de Black Metal / Funeral Doom. C'est une invitation à plonger ses mains, par le biais de quelques ambiances magiques et maléfiques, dans la terre de nos ancêtres, à remuer les racines de notre inconscient collectif afin de se réapproprier nos origines. Ce n'est pas dans cet entretien que tu découvriras pourquoi la Lorraine est la seule région dans le monde à compter 2 édifices religieux construits par le Diable himself ou bien de quelle manière est mort le Graouli. Par contre, pour un avant-goût de fin du monde, c'est bien évidemment par ici que ça se passe...
Bonjour THE AUSTRASIAN GOAT, quel âge as-tu ?
Bonjour. Je pourrais avoir une réponse toute poétique, en mettant en avant la relativité du temps et en optant pour des référentiels occultes. Mais faisons simple : j'ai 28 révolutions solaires.
28 révolutions solaires, ça fait combien en années black metal ?
Bah pareil. À moins d'avoir un pète au casque.
Étais-tu un homme avant d'être un bouc ?
Même si mon pelage peut amener à croire le contraire, j'ai bien peur d'être humain. J'ai parfois l'esprit du bouc. C'est tout.
À quoi se résume l'esprit du bouc ?
Au-delà de quelques obscurs bêlements, il est l'expression de la noirceur de l'âme, en ce qu'elle a de plus profond. En cela l'esprit du bouc est un individualisme. THE AUSTRASIAN GOAT en est la célébration, tout autant qu'un exorcisme.
Comment mets-tu cette célébration/exorcisme en musique ? Comment l'illustres-tu ?
Cela s'est imposé presque naturellement, comme une nécessité. Je voyais SHALLNOTKILL s'éteindre et je ressentais le besoin de créer. J'étais dans un état d'esprit assez trouble, j'ai eu besoin de me plonger dans ce projet afin d'en faire état et de mettre en forme la confusion et le chaos qui m'habitait. Je l'ai fait sans aucune assurance, avec pour toute ambition celle de me retrouver.
J'ai fait les choses assez instinctivement. Cela correspond à ma vision du black metal. C'est une approche individuelle. Cela n'a rien à voir avec une certaine orthodoxie. Cela reste un disque de punk : pas de dogme. Certes, je trouvais l'idée de faire un disque de black metal amusante, mes proches également. Il m'est venu l'idée de rire des clichés que le style véhicule, aussi j'avais pensé à parler de légendes régionales, de forces occultes dont l'Austrasie a fait son pain quotidien des siècles durant. Mais finalement, tout cela n'est présent qu'en filigrane. Je n'ai finalement pas souhaité m'engager sur le chemin de la parodie. J'ai fait les choses sincèrement, et sérieusement, je crois que l'entaché d'un concept qui prête à sourire aurait décrédibilisé mon « travail » (à mes yeux, là encore, c'est un point de vue strictement personnel). Je m'amuse toujours de clichés black metal, ceux-ci sont souvent bien loin des réalités, qui elles - à y regarder - sont bien plus noires que n'importe quel album de MAYHEM. C'est mon environnement direct, mon histoire et celle du trou qui m'a vu naître qui m'a inspiré. Je hais les nationalismes, je déteste les frontières. Mais je constate depuis quelques années un attachement particulier vis-à-vis des campagnes lorraines, un intérêt grandissant pour l'histoire de ce pays. Cela peut avoir quelque chose de paradoxal si on prend les choses sur un plan primaire. L'histoire complexe de l'Austrasie, puis de la Lotharingie et de la Lorraine, est fascinante et riche d'enseignements. Cette région (qu'on ne peut réduire aux frontières régionales actuelles, puisqu'elle s'étendait jusqu'aux abords de Reims, au sud de la Belgique et à une partie des Ardennes) était convoitée par la France et l'Allemagne des siècles durant. Les invasions multiples (croates, suédoises…) en ont fait une terre métisse. Elle fut au cœur de l'essentiel des conflits majeurs de l'histoire occidentale (Guerre de 30 ans, Guerres mondiales…) et touchée par des fléaux meurtriers (70 % à 80 % de sa population furent anéantis par la peste). Cependant, toujours (ou tout du moins jusqu'à il y a peu…), l'Austrasie résista. L'Église eut particulièrement du mal à s'imposer dans ce monde païen et elle due redoubler de ruses pour y parvenir. Le duché de Lorraine n'est rattaché à la France que depuis 1766. L'histoire de la Lorraine n'est commune à celle de la France que depuis cette époque… 340 ans. C'est à peine plus que l'âge des États-Unis.
Ce qui me passionne dans cette histoire, c'est que la Lorraine est une terre d'insoumission, qui n'a de sérénité que la façade, des siècles de cicatrices verdoyantes. C'est par là que je fais le lien avec ce qui me préoccupe quotidiennement : l'opposition à l'ordre établi. L’anarchie.
Tu as une approche du BM (et de la musique en général) peu orthodoxe, en cela j’aurais tendance à rapprocher ton travail (même si différent soit-il) de celui de Jeff d’Altsphere. De qui te sens-tu proche (entourage ou « admiration ») ? Est-ce que ce rapport de proximité joue ou a joué dans la conception de ton disque ?
Je ne me sens pas particulièrement d'affinité avec des groupes de black metal. Ça n'est pas mon « milieu ». J'apprécie les gens qui cherchent, qui vont dans des directions nouvelles et il en est dans le black metal comme ailleurs. J'apprécie Jeff, il fait les choses sans compromis et de façon DIY, et je pense qu'il est fondamental de transférer ce mode d'action à autre chose qu'au punk. Je ne crois pas que qui que ce soit ait eu une influence directe dans la conception de ce disque. Deux éléments cependant : mon intérêt pour le doom et le black metal ces dernières années, et d'innombrables discussions avec des proches. Cette dernière proximité a joué un rôle, indirectement. Moins on accorde de crédit à ce que je peux dire, plus j'ai envie de faire. J'ai eu envie de faire un disque de punk aux sonorités doom et black metal. That's all. Je l'ai fait, ça fait du bien à l'ego.
Qu'en est-il de la reprise de GRIEF ? J'ai senti comme un mélange de déférence, de respect et d'ironie eu égard au choix du titre repris… Mais je me trompe peut-être…
Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête… Avant même que j'envisage de faire parler le bouc. GRIEF est incontestablement une référence personnelle. Ils ont sorti une chiée de disques superbes et leur démarche me cause. J'apprécie leurs textes, leur cynisme et leur lourdeur. I Hate The Human Race est un morceau que j'aime tout particulièrement, justement parce qu'il est la synthèse de tout cela. Et, en un sens, je partage le cynisme de ce texte. Je n'aime pas l'humanité, ce qu'elle fait de cette planète. Ça me rend nauséeux rien que d'y penser. Mais tu devrais le savoir, puisque tu fais les chœurs… Et puis, je n'aurais jamais fait une reprise d'un groupe de black metal. Je voulais faire une cover de GRIEF. Si ça n'avait pas été GRIEF, ça aurait été CRASS, NOOTHGRUSH ou YES. Peut-être un jour…
En parlant de YES, tu penses quoi de Trevor Rabin ?
Je pense qu'on a eu vite fait d'enterrer le bonhomme en arguant que Steve Howe était LE guitariste de YES. Mais on oublie que les tubes pop de YES lui sont dus (réécoutez Big Generator ou 90125, des monuments des 80’s). Et on lui doit aussi pas mal de choses de FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD. En revanche, j'ose à peine évoquer les innombrables B.O. merdiques qu'il fait depuis la fin des années 90 (Armageddon, etc.) et encore moins sa coupe de cheveux…
À l’heure où l'on cause, le disque est en voie de finalisation. Parle-moi un peu de tes attentes par rapport à celui-ci. Toujours dans le flou en ce qui concerne sa sortie ? Le format, le label, la distribution ?
Le disque doit être masterisé dans quelques jours. Je vais faire ça avec Alex de GU GUAI XING QIU, parce que c'est un sorcier. Il vaut mieux qu'il s'en charge, je sais pas faire. Je suis vraiment impatient. Ensuite, je vais l'envoyer aux quelques potes/labels qui ont prêté attention à ce projet. Si jamais ça les branche, c'est cool, sinon, je ferai les choses avec 213 Records. Quoi qu'il en soit, ça sortira. J'envisage de le sortir en LP. Pour un premier disque, c'est hyper prétentieux, je te l'accorde. J'aime bien ces morceaux. Il ne m'arrive pas souvent d'être content de ce que je fais, alors autant me faire plaisir.
Mes attentes ? J'ai juste envie d'avoir un LP de THE AUSTRASIAN GOAT dans mes étagères. Après, il est assez vraisemblable que j'emmagasine des cartons de LP pendant un bon moment dans ma cuisine. Mais bon, j'ai l'habitude. J'assume.
Je sais que ce n'est pas encore à l'ordre du jour, mais as-tu pensé faire des concerts avec le Bouc d'Austrasie ? Est-ce du domaine du possible, selon toi ? Si oui, comment imagines-tu la chose ?
Je ne pense pas que ça soit à l'ordre du jour, ni aujourd'hui, ni demain. Je n'envisage pas THE AUSTRASIAN GOAT comme un « groupe », ou comme une formation scénique. C'est quelque chose d'intime et je ne m'imagine pas jouer ces morceaux devant des gens. Ça serait ridicule. Je serais le premier à me bidonner. D'autant qu'il faudrait que j'étudie mon maquillage et que j'investisse dans les clous. Et j'ai pas de sous à foutre là-dedans.
Et est-ce que tu penses ce projet dans la longueur ?
Initialement non. C'est venu comme une envie de pisser et je pensais que ça partirait de la même façon. Mais je me suis pris à mon propre jeu et je continue à enregistrer des trucs. Il y aura un split CD-R avec un projet de Jeff, THE DEAD MUSICIAN. Je ne sais pas ce qu'il en sera au-delà. Je « jette » beaucoup de trucs également, un peu plus de la moitié de ce que je fais. Je reviens assez souvent sur mes travaux, je n'en ai jamais vraiment fini. je n'arrive pas à me dire « Ok, cette fois-ci, c'est bon, j'ai fini le mix »…
Question à la con, mais tu crois pas qu'on rend un peu trop vite MySpace responsable de tous les maux de la société moderne, comme ça, on évite d'affronter les vrais problèmes ou de se poser les vraies questions ? Qu'on soit d'accord, cet outil reste pour moi un truc complètement inutile, antithétique au punk ou au black metal. J'avais au départ envie de te titiller là-dessus, étant l'heureux et récent possesseur d'une de ces pages, et puis je me suis rendu compte que c'était peut-être un peu trop facile…
Jusqu'à présent, je n'ai toujours pas vraiment compris ce qui a fait de MySpace « un outil indispensable pour tout artiste qui se respecte ». Je cherche encore… J'ai bien quelques pistes : la mise en forme généralisée qui offre une relative accessibilité à l'information en quelques secondes et, je crois surtout, la visibilité d'un tissu relationnel virtuel. Je crois que MySpace mériterait des études comportementales.
Finalement, ça pourrait être un simple hébergeur, comme pour n'importe quel site. Ce qui me gênait, et me gêne encore, c'est l'uniformité de la chose et cette hypervisibilité relationnelle. Je sais qu'elle a été bénéfique à pas mal de proches qui ont pu trouver pas mal de dates ou quelques coups de mains divers et variés. J'ai ouvert une page MySpace pour faire une petite expérience : j'ai mis en ligne un morceau, une courte présentation et ai invité 12 personnes à devenir des "amiEs virtuel(LE)s". 6 sont des connaissances directes, 6 sont des gens ou groupes que j'apprécie sans qu'ils appartiennent à mes proches. En deux jours, j'avais 60 sollicitations. Une trentaine de personnes dont je n'avais absolument jamais entendu parler ! Et rien de plus, pas un mot, pas un message. Juste "add to friend". On est dans un rapport distordu. Quel intérêt à cela, pour eux comme pour moi ? MySpace est finalement à l'image de cette société basée sur le « paraître ». L'apparence, dans ce qu'elle a de pire et de meilleur à offrir. Je ne sais pas s’il est antithétique au punk ou au black metal, mais il l'est selon moi à toute forme de relations réelles. Je ne suis pas un utilisateur « heureux » de MySpace. Je suis curieux, j'aimerais comprendre ce qu'apporte ce truc. Quand ça m'emmerdera, je fermerai mon compte. Pour le moment, je trouve ça drôle.
MySpace me fait penser à un virus dans son mode de propagation. Aujourd'hui, il ne paraît pas normal de ne pas avoir sa propre page… Enfin, bref, tu ne réponds pas à ma question de départ, hé hé. Penses-tu qu'on se laisse plus facilement aller à critiquer les rapports qu'entretient la scène punk DIY avec MySpace plutôt que certains problèmes sociaux et sociétaux beaucoup plus importants ? Je veux dire, ne trouves-tu pas qu'il y a un problème de priorités aujourd'hui chez le « punk moderne » ?
Il y a certainement un problème de priorité chez le punk americano-européen, addict à MySpace, Ebay and co. Mais à titre personnel, je ne considère en aucun cas ces gens - tout du moins ceux et celles qui ne fonctionnent que sur ce mode - comme des punk/hardcore kids. Des amateurs de musiques, des consommateurs compulsifs. Je crois que parler de MySpace et revenir sans arrêt sur les rapports qu'entretiennent les gens par ce média n'est pas fondamental. C'est du divertissement. C'est symptomatique d'une nouvelle ère de communication, mais pas fondamental. Je pense qu'il est bien plus important de s'attacher à ses fondements. Quand un virus se développe, c'est qu'il y a carence immunitaire. Il y a une volonté croissante de contrôle de l'image. Pourquoi ? Déficit de l'estime de soi ? Je crois que dans un monde surpeuplé, il n'est pas facile de tirer son épingle du jeu, et les NTIC sont un refuge pour l'ego.
Tout cela me semble bien loin de problèmes autrement plus importants : les politiques ultra-sécuritaires au service de l’ultra-libéralisme assassin, la consommation énergétique démentielle et irresponsable, les politiques migratoires inhumaines, le logement, et j'en passe.
Hormis THE AUSTRASIAN GOAT, tu tripotes également des machines dans DOGMICIDE. Je voulais savoir si tu adoptais la même approche pour ces deux projets. Qu'est-ce qui les différencie, au final ? (Je connais déjà la réponse, mais bon.)
DOGMICIDE est une appellation qui caractérise tout ce qu'on peut faire en binôme, soit Xtelle (qui jouait dans SHALLNOTKILL et qui a fait quelques trucs électro toute seule sous le pseudo XTL) et moi. Il n'y a aucune ligne directrice. C'est simplement l'association musicale de deux personnes. On a fait des choses allant du harsh noise électronique à des choses plus organiques (duo basse/batterie). C'est un espace de liberté, d'expérimentation que l'on s'octroie à deux.
THE AUSTRASIAN GOAT est très différent de DOGMICIDE dans ma façon d'aborder les choses par deux aspects principaux : c'est un projet plus introspectif et imagé, et je n'ai à faire aucun consensus (j'ai à en faire avec XTL au sein de DOGMICIDE, puisqu'on est deux).
Qu'as-tu souhaité exprimer avec le texte de Black Is Not A Colour ?
Black Is Not A Colour est un titre qui fédère tout un ensemble d’idées. C’est une sorte d’énumération, une sombre évocation de mes sentiments. Le noir n’est pas une couleur. C’est une profondeur achromatique presque ineffable. C’est fascinant, tout comme les multiples symboliques qui lui sont associées. Ici, il est clairement question de réaffirmer des convictions politiques de part ce drapeau noir dont il est question et d’évoquer ma conception du black metal, du doom. Je ne les dissocie pas du punk et en c’est pourquoi je me fous de savoir ce qui est “true“ ou non. Je méprise les chapelles de toutes sortes. Ce texte s’inspire beaucoup de textes sombres de groupes punk comme SHIKABANE, CROW (j’y fais une référence explicite à la fin : le corbeau fait partie de l’univers punk, le bouc est du domaine du satanisme), DIALLO, ARTIMUS PYLE… Pour moi, leurs textes sont bien plus sombres, romantiques (au sens littéral du terme, pas dans un sens romanesque) et chaotiques que n’importe quel texte de BURZUM ou EMPEROR. Leurs textes ne se noient pas dans le mythe, et tout en conservant une saveur occulte, restent emprunt d’un profond réalisme, ce qui les rend d’autant plus violents et efficaces. J’ai essayé de donner un caractère relativement explicite à mes textes, ce qui les distingue beaucoup de ce que j’avais l’habitude d’écrire jusque-là. Ça conserve tout de même un caractère elliptique.
(Avant ça, j'aimerais revenir sur la question précédente et compléter un point : l'expression « Partout où la queue du diable frappe, c'est l'enfer qui surgit » est une vieille expression lorraine.)
Tout comme ces deux lignes que je trouve magnifiques : "We are not trees, we have no roots" dans la chanson suivante…
Merci. C'est inspiré d'un article que j'ai lu il y a peu sur le paganisme, écrit dans la revue du syndicat Sud Éducation il me semble (lecture de chiotte). Je m'intéresse au paganisme, je trouve le rapport de cette « spiritualité » à la nature particulièrement intéressant et beau, mais je vomis ses éventuelles inclinaisons nationalistes, racistes. Je les trouve abjectes. Certains concepts spirituels tendent à l'absurde.
On prétend souvent que l'homme a besoin de « repères », d'une « identité »; étant entendu par là nationalité, attachement à une histoire nationale, régionale, à un « patrimoine »… Cela ne me semble pas être essentiel à l'identité justement. J'entends par là que - quand bien même nous pouvons éprouver un attachement pour une terre et sa culture - notre identité se forme dans notre rapport aux autres. Notre histoire se forme sur celle de nos aïeux, mais nous en portons la responsabilité. Cette responsabilité n'est pas tant celle de l'héritage, elle me semble plutôt être celle de notre propre existence, de notre devenir. Bien au-delà de ces aspects « spirituels » (ou « spiritueux », ça dépend de l’heure), je ne crois pas en la sédentarité de l’homme, je ne crois pas en la patrie comme valeur unificatrice, je ne crois pas au concept d’« État-nation ». La quête de racines, quelles qu’elles soient, est souvent due à un déficit d’ordre affectif, émotionnel. Ça n’a rien de naturel.
Connais-tu le film anglais The Wicker Man avec Christopher Lee ? C'est l'une des bandes les plus intéressantes qu'il m'ait été donné de voir sur le paganisme. Au-delà de l'approche clairement fantastique et fantasmatique, ce film nous offre une réflexion intéressante sur la perduration des rites anciens dans notre société et la perception qu'en a la foi chrétienne dominante… Bon, en dehors de cette référence, te sens-tu inspiré par le médium cinématographique pour composer la musique de THE AUSTRASIAN GOAT ? Au risque de me répéter, on se retrouve effectivement face à un disque de black metal atypique qui a plus à voir avec une bande originale de film qu'à un album de WATAIN…
Non, je n'ai pas vu ce film (mais j'imagine que mon ami Buddy Satan va me permettre de le visionner !). J'aime assez le cinéma, mais ma culture en ce domaine est plus que limitée. Je crois que tout ce qui est vecteur d'émotion m'influence, de façon consciente ou non. En ce qui concerne le cinéma précisément, je ne crois pas y avoir cherché un quelconque modèle esthétique. Si je devais associer ma musique à des images, j'emprunterai d'avantage celles de Murnau ou des surréalistes que du cinéma contemporain. La fiction n'est pas quelque chose que j'aime particulièrement. La réalité et le mythe (qui lui se fonde souvent sur une réalité plus ou moins tangible) ont mes faveurs. Pour moi, l'horreur est ici. Ce sont les milliers de victimes de catastrophes au Pakistan que l'Occident oublie. Cette horreur-là vaut bien plus que n'importe quel ouvrage de Lovecraft, bien plus tous les disques de black metal de la terre.
Pour en revenir au fond de ta question, je m'intéresse surtout à ce qui perdure justement du paganisme à notre époque. Il est très intéressant de noter qu'en Lorraine (qui fût un des berceaux du celtisme, bien avant la Bretagne) perdurent bon nombre de traces de ce passé. L'Église, qui a travers les siècles n'a pas toujours réussi à faire oublier certaines croyances, à faire disparaître certains monuments, les a fait sien, les a christianisés. On trouve énormément, par exemple, de monolithes dans les campagnes. Souvent, les Chrétiens y ont gravé des croix, ou bien apposé une vierge. D'autre fois, l'Église a créé de toutes pièces des saints fictifs et des histoires merveilleuses qui ne sont que des réécritures de la tradition orale païenne. C'est assez significatif. Les puissants évêchés de Lorraine ont eu beaucoup de mal à trouver un écho, que ce soit auprès des ducs de Lorraine ou des populations.
Ta playlist de DJ ?
Aujourd'hui ça serait :
DISRUPT - Unrest LP
CATHETER - s/t LP
ALTERCADO - Radio Rebellion LP
LEVIATHAN - Howl Mockery At The Cross LP
MEREL - s/t LP
THE GREY - Asleep At The Wheel LP
Mais si je faisais le DJ à cet instant, je passerais :
Electric Chair de APES, PIGS AND SPACEMEN, Waiting Room de FUGAZI, I Want Out de BLACK SS, Boring Girl de PISSED JEANS, Atomic Punk de VAN HALEN, Run Idiot Run de TRAPDOOR FUCKING EXIT, Here Comes The War de NEW MODEL ARMY, In The Flat Field de BAUHAUS, Sabbath Bloody Sabbath par BLACK SABBATH et plein de trucs inécoutables et surtout pas dansables.
Ta blague préférée ?
HYACINTH.
L’emo de la fin ?
HYACINTH.
lundi, janvier 29, 2007
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3 commentaires:
People should read this.
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Whenever we evaluate the term the saying love, not just in terms of an amorous connection with one more, however as the sensing that is certainly engendered when you have miltchmonkey an even better marriage with ourselves far too * or even like a sensation of more significant oneness family members as well as human beings - it gets more superior that each one anybody is seeking in life is definitely like.
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