jeudi, février 01, 2007

Interview - KENxPARK

Hardcore for the hardcore. KENxPARK milite pour une approche positive de NEGATIVE APPROACH. Mélodies entêtantes sur lit de rythmiques hargneuses, chant rauque et textes poignants. La forme bute, le fond s'y accorde, le tout donnant à réfléchir. Meilleur groupe Français dans le genre ? Suis pas loin de le penser... Bon, interview réalisée en 2006 après quelques jours passés en leur compagnie, leur LP est depuis peu dispo dans toutes les bonnes crèmeries punk. Get it NOW.

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Qui est Ken Park ? Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ? Qu’est-ce qui fait que vous resterez Ken Park jusqu’à la mort ?

Guillaume : La formation définitive, à quatre, date d’octobre 2004, donc on a soufflé notre deuxième bougie il n’y a pas si longtemps. J’avais proposé à Félix, alors orphelin de groupe, de faire un groupe de HxC à l’ancienne, chose que nous avons débuté lui et moi (batterie/guitare) pendant un mois. Gunther (chant) est passé à une de nos répètes et il a tout de suite accroché. Quant à Sylvain (basse & chœurs), Gunther et moi avions déjà joué avec lui, donc il nous a tout naturellement rejoints.
Félix je le connais depuis dix ans, on s’est rencontré aux concerts punks stéphanois de l’époque. Sylvain et Gunther, je les ai rencontrés lorsqu’ils jouaient dans Twist, il y a quatre ans environ, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de partir jouer avec eux, je me souviens que lors d’une tournée on avait eu une discussion avec Gunther, genre deux ans avant KEN PARK, où l’on se disait que ça serait cool de faire un groupe de HxC 80’s. Discussion durant laquelle on jouait à sauter d’un trottoir avec des guitares invisibles… Old school quoi !!!
Je ne pense pas qu’on restera KEN PARK jusqu’à la mort.

Pourquoi Ken Park et pas Bully ou Another Day In Paradise ? Qui sont les cinéphiles du groupe ?

Guillaume : Nous avons fait notre premier concert en décembre 2004 à Saint-Etienne, donc entre octobre et décembre notre seul et unique but fut de trouver un nom. De plus, la date du concert approchant, il fallait vraiment trouver. Je t‘épargne la liste pharaonique des noms nazes successivement proposés… En fait si, je t’en donne juste un : X HANGOVER X… Pour les gens aussi balaises que moi en anglais, je te le traduis : X GUEULE DE BOIS X… Tu noteras les « X » qui accompagnent cette brillante suggestion faite dans un bar après une répète, mais surtout faite après l’absorption d’une certaine quantité de bière.
C’est lors de l’ultime répétition, avant l’expiration du délai pour filer un nom à l’organisateur du concert, que Félix nous rappela la première idée : KEN PARK. Je trouvais que ça sonnait plutôt bien, même si, comme Sylvain, j’ai dû me contenter des explications des deux autres quand au contenu du film que lui et moi avons fini par voir quelques mois après. Donc c’est dans l’urgence que ce nom fut adopté, disons que c’était le moins pire. Maintenant, je trouve que c’était un bon choix et que ça sonne plutôt pas mal.
Je ne suis pas cinéphile, loin de là. Mais je ne crache pas sur un bon Retour Vers Le Futur ni sur un bon Rocky, je suis fan. D’ailleurs le sixième doit sortir en janvier 2007, vivement… Adriennnnnnnnnnne… !!!

Saint-Etienne, ville rêvée pour faire du Noyau Dur Vieille École ?

Guillaume : Depuis quelques années, il y a de plus en plus de groupes punk imprégnés de Hardcore Oldschool. Lorsque ceux-ci sont ricains, ça parait presque normal, vu que ça vient du pays du « rêve américain » justement, mais l’Europe n’est pas en reste si tu te tournes vers les prods de Kick‘n’Punch au Danemark, par exemple, ou même ici en France avec FACE UP TO IT !, YOUSSOUF TODAY, STRONG AS TEN…, soit des groupes de Oldschool pur et dur, soit des groupes de HxC rapide bien old school.
On revient à la base de la chose : les gens ont peut-être envie de retrouver l’engouement et l’euphorie qui ont accompagné les premières heures de ce style de musique. Mais loin de moi l’idée d’idéaliser le HxC 80’s. Quand je mate des vidéos d’époque, j’ai pas toujours envie de me retrouver devant le groupe à me faire manchonner la gueule par exemple.
À Saint-Etienne, la tendance est plutôt tournée vers le crust. Même si la programmation est variée, le style de musique qui revient et qui motive le plus souvent les punks locaux lors des concerts, c’est plutôt ça. Lorsque tu as la chance de partir jouer ailleurs et de rencontrer des gens qui te disent « Ouais Sainté c’est une ville crust, y a plein de crusts, etc. », ben ça me fait sourire, parce que je pense qu’avec une main tu as trop de doigts pour compter les crust stéphanois…
J’avoue que c’est agréable de prendre un peu le contre-pied en faisant ici un groupe de HxC, mais je pense pas que ce soit plus ou moins difficile de le faire ici ou ailleurs, il faut juste suivre ses envies. Alors, qu’elles te poussent à faire du crust, du hip hop, du punk, du HxC ou de la pop, fais-le… DIY !!!

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Quand j’ai découvert votre 7’ pour la première fois, je me suis dit : « Putain, enfin un groupe qui relève le piètre niveau du Hardcore en France ». Quelles ont été les réactions à sa sortie ?

Guillaume : Merci. Le Do It Yourself ! Ep est sorti en décembre 2005 et, quatre ou cinq mois après, il était épuisé. On l’a enregistré trois mois après notre formation ; quand j’y jette une oreille, je suis assez content du résultat, même si quand tu réécoutes un disque sur lequel tu joues tu as toujours tendance à lui trouver mille défauts.
Et je dois bien reconnaître qu’enregistrer, je suis loin de trouver ça agréable et qu’il est, je trouve, super difficile de retranscrire l’énergie que tu peux avoir sur scène. J’apprécie d'écouter les morceaux une fois l’enregistrement, le mixage et le mastering bouclés, mais les concerts restent de loin la chose la plus motivante.
On a bien galéré pour faire presser le Ep, les termes techniques en anglais sur les messages et le site des Tchèques, c’était que du bonheur… J’aurais peut-être du moins sauter les cours d’anglais au lycée, mais je serais beaucoup moins bon au baby-foot aujourd’hui. Il faut faire des choix dans la vie.
Pour info : sylvain a retrouvé 20 Ep… Donc il n’est pas totalement épuisé.

Les textes me touchent beaucoup. Cash tout en étant drôles et sérieux à la fois. Gunther, quel est ton état d’esprit au moment d’écrire sur un sujet ? Pour toi, c’est un véhicule d’émotion, un truc purement artistique (narratif) ou un appel à la révolte ?

Gunther : Le texte d'une chanson peut véhiculer des milliers de choses. Ça peut être de l'humour, de la tristesse, de la colère ou de la joie. Pour ma part, j'essaie de parler de la vie de tous les jours. En revanche, il est vrai que ce qui m'a plu en premier dans le punk c'était de pouvoir cracher sur tout ce que je détestais et ça imprègne encore mes textes aujourd'hui. J'ai plus souvent la rage que le sourire aux lèvres donc il faut que ça sorte. Cependant, je suis toujours partant pour essayer de faire un texte drôle ou sur des sujets qui sortent des standards punks.

« Le bruit des pantoufles est parfois plus effrayant que le bruit des bottes. » Comment ça se passe à Sainté concernant la politique sécuritaire ? On cleane les quartiers, on éloigne les clodos, on gentrifie, on surveille de plus en plus ?

Gunther : La politique affichée de la ville de Saint-Etienne est d'augmenter le prix des loyers. On est bel est bien dans une politique de gentrification. La particularité de Saint-Etienne est qu'il n'y a pas de centre ville bourgeois, même le collège du centre ville est classé en ZEP… Tous les quartiers populaires du centre ville sont donc directement touchés par cette politique qui cherche à virer, ou du moins à éloigner du centre, les populations dites « à risques » telles que les populations immigrées, les prolos, etc. La mairie a investi beaucoup dans des travaux de rénovation afin de redorer l'image de la ville. Ils ont également construit une cité du design afin de se tourner vers l'avenir, mais pour se faire omettent complètement le passé minier et le présent populaire de Saint-Etienne. Pour atteindre son but, la mairie a bien évidemment opté pour une politique sécuritaire : le centre ville est quasi entièrement vidéo surveillé, la police municipale est armée… Cependant, derrière les façades repeintes du centre ville, la misère reste la même.

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Je trouve que le punk rock aujourd’hui est devenu autosuffisant (plutôt qu’autogéré) et se regarde un peu trop le nombril. C’est peut-être ça aussi le « bruit des pantoufles » : on glose pendant des heures sur ce qui est punk ou pas en oubliant consciemment de se préoccuper des véritables problèmes, ceux qui existent « en dehors de la scène ». À part mettre des baffes, y’aurait quoi à faire pour recentrer nos priorités ?

Gunther : Beaucoup de gens dans la scène punk sont en dehors du quotidien de la majorité de la population. On arrive à des comportements très prétentieux, parfois nombrilistes. Beaucoup de gens pensent qu'être punk est un acte militant alors que c'est faux, il y a énormément d'autres milieux qui fonctionnent de manière indépendante et DIY comme nous. On peut hypothéquer des siècles sur la révolution, je pense qu'il est utile de se battre au quotidien et de ne pas attendre le grand soir pour se la bouger. Il y a combien de punks dans les manifs de salariés ? Il est très important de défendre les acquis sociaux car nous en profitons tous. Je n'ai pas envie que la situation pourrisse encore plus. Je suis dans une optique de guerre des classes et je pense que la classe ouvrière est loin d'être en situation de force, donc il faut se battre. Personnellement, je trouve ça beaucoup plus important que ce qui préoccupe le microcosme punk.

Comment s’exprime votre militantisme au sein et en dehors de la scène punk ?

Guillaume : Je suis végétarien depuis six ans, ça a vraiment beaucoup d’importance pour moi, mais dans un pays comme la France ça n’est pas simple tous les jours, je vois vraiment ce choix comme un acte militant et politique.
Je déplore depuis quelque temps un nombre malheureusement décroissant de personnes végétariennes dans mon entourage, faut croire que c’est moins à la mode dans la scène en ce moment…
Je fais des fanzines (Full Of Shit - RIP) qui, je dois bien le reconnaître, sont quasiment et exclusivement axés sur la musique mais qui donnent la possibilité aux groupes de s’exprimer. D’ailleurs j’en prépare un nouveau pour fin 2006, Clone Zine, qui devrait faire une quarantaine de pages A4 avec historique ou interview de Kick‘n’Punch, EREVAN, Dischord, FACE UP TO IT !, NEGATIVE APPROACH, BLACK FLAG, Bavardages, CUSTOMERS et STRONG AS TEN. Il y a quelques semaines, j’ai chopé un fanzine HxC où le gars dans l’édito te dit que son zine n’est pas la projection de propagande politique de quel bord que ce soit alors que, quelques pages plus loin, tu peux lire des trucs sur les scènes de DC, Boston et New York et apprendre que AGNOSTIC FRONT jouait avec des groupes skinhead ouvertement racistes. Après, je suis pas choqué, notamment parce que ça a eu lieu, donc libre à toi d’en parler dans ton zine, mais ce qui m’arrête, c’est l’absence de commentaire critiquant cet état de fait. Je pense que lorsque tu sors une publication de ce genre avec des gens interviewés, des textes, etc., ça véhicule forcément des idées. Je pense qu’il est super important d’en être conscient et je pense aussi qu’il est primordial que ces idées soient super claires et tranchées, surtout dans un milieu comme le nôtre.

Gunther : Pour ma part, je suis adhérent CNT, j'essaie d'être présent lors des actions, je me suis investi dans la lutte contre « la loi sur l'égalité des chances », plus connue sous le nom de « lutte anti-CPE ». Sinon, je surveille parfois la rue pour éviter que les nazillons ne s'y sentent à l'aise. Être militant ça ne veut pas dire être parfait, on est souvent au milieu de plein de paradoxes, mais ce n'est pas grave, il faut aller de l'avant.

Voyez-vous le DIY comme de la masturbation pour les jeunes en mal de rébellion ? Est-ce qu’aujourd’hui en France « DIY » rime avec « cheap » ? Vu qu’on a eu des discussions là-dessus en live, j’aimerais avoir votre avis sur papier, pis la façon dont vous fonctionnez pour organiser des concerts sur Zombri, tout ça…

Guillaume : Le DIY/No Profit est le seul et unique moyen qui permet au punk rock d’avoir une existence et une diffusion qui collent à 100 % aux idéaux qu’il véhicule. Les gens qui pensent faire du punk rock en étant sur une major, en vivant de leur musique, sont complètement à côté de la plaque. Tu te vois faire des morceaux anticapitalistes et gagner de la thune ? Tu te vois faire un groupe de punk rock et aller jouer pour les soldats ricains en Irak ? Tu te vois faire l’anarchiste sur scène et inciter les gens au vote ? Mais, malheureusement, le DIY passe un peu trop souvent à mon goût pour une belle utopie : parfois lorsque tu pars jouer tu mates l’affiche qui annonce le concert, tu vois un gros DO IT YOURSELF dessus, puis tu vois l’accueil qu’on te réserve, t’as un peu les boules. Avoir de belles idées, c’est facile, les mettre en pratique s’avère souvent beaucoup plus compliqué… Quand tu vois qu’en Pologne les gens qui organisent des concerts arrivent à te filer plus de thune que certaines assos pour lesquelles on a joué en France, tu en arrives à te poser certaines questions. Et quand je parle de thune, c’est bien sûr uniquement de défraiement.
Mais je dois bien reconnaître que la plupart du temps, l’accueil et les concerts se passent bien. Et que ce milieu est plus souvent motivant que le contraire.

Gunther : Beaucoup d'organisateurs abusent, ils ne sont pas obligés d'organiser des concerts. Le plus souvent, les groupes supportent à eux seuls le risque qu'il n'y ait personne à la soirée. J'ai jamais gagné un centime en jouant ou en organisant des concerts et, malheureusement, j'en ai souvent perdu. Lorsqu'on organise des concerts à Montbrison, on défraie toujours les groupes, quitte a ce que nous-mêmes nous perdions de la thune. Ailleurs, il y a peu d'endroits où ça se passe comme ça. Le plus drôle, c'est que les punks se disent militants. Commençons par assurer le minimum, pour l'instant le DIY est un concept vide accaparé par des connards incompétents qui te font la morale. Beaucoup crachent sur des groupes ou des assos qui essaient de se professionnaliser. Pourtant, dans leur mode de fonctionnement, ces gens agissent souvent de manière beaucoup plus sincère que les apôtres du DIY. Je ne compte même plus les fois où les mecs nous ont payé une misère, offert une bouffe plus qu'incorrecte et fait dormir dans des endroits dégueulasses ou même mon chien ferait la gueule… Je ne pense pas être une rock star en demandant un minimum de respect. Je dois l'admettre, ce milieu m'a déçu.

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Punk et foot, c’est compatible ? C’est quoi votre chant de supporter préféré ?

Guillaume : Je te répondrais « non », je sais que c’est un sujet sur lequel on est pas d’accord dans le groupe. J’ai écrit un texte là-dessus pour mon futur zine, alors plutôt que de développer mon argumentation, je vais carrément te filer le texte.
Allez, feu !

« OPIUM DU PEUPLE »
Ça fait quelque temps qu’une motivation incontrôlable d’écrire un texte sur le foot me taquine bien le clavier. De plus, j’ai la chance de côtoyer quelques supporters. Donc il m’arrive d’avoir des discussions à ce sujet.
Ce qui me fait d’emblée froid dans le dos, c’est que les gens qui se revendiquent anars ou d’extrême gauche avec toutes les idées anticapitalistes, antiracistes, etc. deviennent soudain beaucoup moins radicaux lorsqu’il s’agit de foot.
Un club de foot reste une entreprise, avec un président, des sponsors, du merchandising, des salariés, enfin, pour résumer, une bonne grosse machine capitaliste qu’apparemment il est assez légitime de supporter, sous prétexte qu’il incarne à lui seule l’histoire prolétaire de la ville dont on est originaire, laisse-moi rire. Mais, à côté de ça, on oublie pas que les multinationales restent les ennemis boycottables et boycottés de la cause.
Après, quand dans une discussion je me tape la comparaison entre les concerts punks et un match de foot, alors là, c’est l’apothéose, je n’irais pas, poussé par mon fanatisme, insulter, voire frapper un groupe qui me déplaît ou qui ne vient pas de Sainté lorsque je vais au concert, la thune que je file à l’entrée n’est sûrement pas ma petite contribution au salaire gargantuesque des musiciens et, si un jour il me prend l’envie d’être le musicien, rien ne m’empêche d’être sur scène avec mon groupe alors que je pense que le supporter lui a beaucoup plus de mal à se retrouver sur la pelouse à courir après la baballe avec les joueurs qu’il adule tant.
J’entends souvent aussi le fameux : « On n’est pas d’un pays, on est d’une ville ». Ok, je dis pas, mais si tu veux pousser le délire à son extrême : on n’est pas d’une ville, on est d’un quartier ; on n’est pas d’un quartier, on est d’un immeuble ; on n’est pas d’un immeuble, on est d’un appart’… En gros t’es tout seul et tous ceux qui n’ont pas ton vécu, ton histoire et les mêmes origines que toi sont tes ennemis… C’est vraiment super réjouissant.
On me bassine aussi avec le : « Y’a des groupes supporters anti-fa, c’est super bien ». Ouais, après tu te retrouves à supporter la même équipe que des fafs, t’as un point commun avec ces raclures, une seule équipe pour toutes les idées politiques, même les plus merdiques, c’est trop bien. Je pense qu’il y a plein de gens qui bossent au Mac Do qui sont contre le racisme, c’est pas ça qui va me motiver à aller y bouffer…
Le trip identitaire aussi, le « C’est mon club, c’est ma ville »… Ouais enfin je pense pas que tous les gars qui jouent dans un club soient tous originaires de la ville du dit-club, loin de là. J’en ai rien à foutre d’être de Sainté ou d’ailleurs, je suis loin d’en être fier, je suis né ici, je l’ai pas choisi. Je suis au RMI depuis 4 ans et je pense que ça aurait été beaucoup plus galère pour moi dans une ville beaucoup plus grande, avec des loyers beaucoup plus chers et un niveau de vie plus élevé. Donc beaucoup plus galère à Paris ou à Lyon. Cacedédie aux RMIstes des grandes villes, yo !
De plus, que ton club gagne ou pas un match ne changera rien aux soucis de ton existence, t’auras juste le plaisir d’oublier tes soucis le jour de la victoire et, avec un peu de chance, après le match tu pourras tomber sur 3 supporters du club adverse que tu pourras les éclater à l’aide de tes 10 potes… Comme ça tu pourras te faire pécho par les keufs, tu passeras pour un hooligan, tu gagneras ainsi tes galons de dingue au sein de ton groupe de supporters favori… Que du bonheur, quoi !
L’énergie déployée par tous ces types, je dis bien « types » parce que j’imagine que la proportion de meufs, même si je pense qu’il y en a, reste super infime, pourrait être utilisée à meilleur escient. On leur offre à la télé ou au stade une bonne petite guerre entre deux camps et ils foncent tête baissée soutenir avec haine et fierté leurs couleurs. Ben moi, ça me fait pas rêver, ça me donne plutôt la nausée… Yo !


Mon chant de supporter préféré, c’est un chant lyonnais anti-Stéphanois : « Emmenez-moi à Geoffroy Guichard, emmenez-moi au pays des bâtards, il me semble que la misère serait de supporter les verts… » Allez les verres, ouais !
J’admets que, pour certaines personnes, mon acharnement à m’investir ou à triper sur le punk rock soit une chose incompréhensible. Ben moi, une des choses que je trouve incompréhensible chez les autres, c’est d’être supporter (re-yo).

Gunther : Je suis fan de foot et il n’y a bien que dans la scène française qu’on te critique si t'aimes le ballon. Je pense que les punks italiens se posent même pas la question, il y a des milliards de raisons qui me poussent à aimer le foot, j'aime le jeu, le côté populaire, la tribune quand elle explose de joie ou de colère, c'est le sentiment de liesse qui est particulièrement grisant et je ne peux vivre ça nulle part ailleurs. Je peux rencontrer des gens intéressants car dans une tribune y'a des cons, mais y'a aussi des gars qui valent vraiment le coup, c'est un endroit de création de lien social. Après, j'en ai marre de me justifier sur tous les comportements de ma vie, c'est cool d'être irrationnel parfois, sinon on se ferait vraiment chier. Y'a plein d'activité de groupes que j'aime et qui ne sont pas punk ou qui ne collent pas à 100 % avec mes idéaux. Et alors ? Il faut bien s'amuser.
Je suis aussi assez fan du chant des Lyonnais car je suis fier d'être un bâtard, donc je trouve que c'est un hommage. Sinon j'aime bien les chants qui parlent de la mine et de Sainté. L'air des Corons de Pierre Bachelet : « Nous sommes nés dans le chaudron, nos pères des mineurs de fond, nous ont donné leur passion, Sainté pour toi nous chantons. »

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Pourquoi partir en tournée avec CHACHI ARCOLA et pas avec CELESTE ?

Guillaume : Parce que Thrash (chanteur de CHACHI ARCOLA), c’est notre manager-tourneur-chauffeur, qu’il est toujours en train de se plaindre mais qu’on l’aime bien… On a fait quatre tournées, la première avec BOOTER (Angers) en Espagne, la seconde avec PAVLOV (Montceaux) en France/Allemagne/Pologne et République tchèque, la troisième avec VITAMIN X (Hollande) en France et, enfin, la dernière avec CHACHI ARCOLA également en France. C’est agréable de partir avec des gens que tu connais bien et en qui tu as confiance, mais c’est aussi bien sympa de partir avec des gens avec qui tu te découvres des affinités au fur et à mesure que les jours passent. Pour l’instant ça s’est toujours bien passé, que l’on connaisse ou non les gens avec qui l’on partait. Sauf récemment, on a fait 3 dates avec HYACINTH… Non je déconne Flo, on s’est vraiment bien marré avec vous ! La bise aux HYACINTH.
Désolé mais, CELESTE, je suis pas sûr de savoir ce que c’est… C’est pas un groupe de Lyon ?

Gunther : Parce que CHACHI ils sont beaux et qu’en plus ce sont des Foréziens pur jus et pas des quenelles.

Vos projets ? Le 10’sort quand, où, comment ?

Guillaume : Notre LP (ça devait être un 10’au départ) devrait sortir en décembre 2006 en coprod avec WeeWee + Sclérose + B.U.R.T + Perpetual Movement + Rejuvenation + Embrace. Il est au pressage, enfin ! Les morceaux du EP + ceux du LP doivent également sortir en K7 sur Dead Kids, nouveau label lyonnais. On devrait filer les morceaux du EP pour une compile CD. Il devrait y avoir : DFI, OPERATION EAT SHIT, STRONG AS TEN, TRASHINGTON DC, YOUSSOUF TODAY et donc KEN PARK. En fait, ce projet consiste à mettre des morceaux sortis sur vinyle ou pas sortis du tout sur CD. On parle encore d’un split LP avec CUSTOMERS (80’s HxC/Paris), mais pour l’instant ce n’est qu’au stade de projet. Mais si des gens ont la motive de nous filer un coup de main, qu’ils nous fassent signe.
Une petite tournée est prévue en Italie pour fin 2006 ainsi qu’une seconde pour avril avec CUSTOMERS en France et en Allemagne. Puis PILOOPHAZ nous a proposé de faire un ou deux morceaux avec lui, ça me motive à fond, mais il faut qu’on se capte pour en reparler. On n’aura pas trop le temps de s’ennuyer…

Vous allez préparer un truc pour faire chier le public messin lors de votre futur passage dans la ville ? Vannes à la con, provoc’ footballistique ? Au fait, vous connaissez Fouad ?

Gunther : Si tu portes un maillot de l'OL tu peux toujours attendre pour que je joue, hi hi hi ! J'ai dû rencontrer Fouad dans un festival antifa en Suisse, mais je le connais pas plus que ça.

Guillaume : Non, mais je pourrais mettre un maillot de l’OL la prochaine fois qu’on jouera à Sainté, juste pour faire chier les autres. Qu’est ce que tu en dis ?

Votre vanne préférée ?

Guillaume : Ma vanne préférée ? C’est chaud ça, comme question. Je propose plutôt une boutade : c’est quoi la différence entre un hippie et un matelas ?
Réponse : pour sauter sur le hippie, t’as pas besoin d’enlever tes paraboots… J’suis sûr que tu la connaissais déjà…

Gunther : Mes vannes préférées sont toutes celles qui peuvent être racistes, sexistes et homophobes. Ça passe toujours mal donc ça me fait rire.

L’emo de la fin ?

Guillaume : Merci Flo pour cette interview, j’espère qu’on aura l’occasion de se recroiser. Pour plus d’infos : biscuitxpower@hotmail.com et www.myspace.com/kenXpark.
Keep punk DIY, yo !

Gunther : Merci pour l'interview.

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