jeudi, août 31, 2006

A Journey Into Female Music Part 1

En parallèle de mes chroniques habituelles, je posterai chaque mois mes impressions sur quelques disques de chanteuses ou de groupes avec des filles dedans qui m'auront plu, des trucs découverts ou redécouverts au fil de mes pérégrinations chez mon disquaire préféré. Voilà, c'est tout.

Laurie Anderson, Big Science.

C’est Rodrigo, mon amant Chilien, qui me parla de Laurie pour la première fois. Apparemment, son père était raide dingue de cette femme et lui avait transmis le virus. Curieux, je télécharge un ou deux titres. Mouais, sans plus. 6 mois plus tard, je tombe sur un de ses albums dans un bac à cheapos chez Médéric. Big Science. Un disque qui ne ressemble à aucun autre, transcription studio d’un concert de plus de 8 heures qu’elle avait donné à New York au début des années 80. De l’anti-musique par excellence, expérimentale et viscérale par essence. Je crois pas avoir entendu un truc pareil en plus de 20 ans d’écoute. Laurie ne chante pas. Elle parle. Des spoken words déclamés sur un lit de clous, trame sonore à la fois minimaliste, répétitive, absurde et épique. Une version cynique et androïde de Lydia Lunch. Description d’un monde qui répond aux abonnés absents. Ces textes et cette musique m’évoquent deux films en particulier : Hardware de Richard Stanley (c’est prégnant dans les sons utilisés, du farfisa trafiqué jusqu’aux synthés glaciaux) et Kairo de Kyoshi Kurosawa (cette scène effroyable où les protagonistes voient un avion s’écraser). Bref, un disque à écouter seul chez soi dans un accès de misanthropie, quand t’as envie que tout le monde crève.

Cathy Davey, Something Ilk.

La curiosité a toujours du bon. Sans cette qualité, je me serais retrouvé orphelin d’un bon disque de plus. Cathy Davey est Irlandaise, blonde comme les blés, chétive et craquante. Elle a la voix d’une adolescente de 15 ans, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de la chanteuse d’Honey Is Cool (pop suédoise parfaite, j’en parlerai une prochaine fois). Son premier album est sorti en 2004 et c’est une bombe à retardement. En effet, son Something Ilk a longtemps traîné dans mes bacs sans que j’y prête attention. Trop de trucs à écouter. Et puis un jour j’y jette une oreille. Puis deux. Puis sa galette tourne en boucle sur ma platine. C’est toujours comme ça. Le genre de disque insignifiant au premier abord, mais qui se révèle vite, aussi bien par sa simplicité désarmante que par son évidence géniale, tout bonnement indispensable. Pop des beaux jours, musique du soleil, des tubes à la pelle. Anglaise par définition (elle doit beaucoup aimer Echobelly et les Boo Radleys), mais pas que (les Lemonheads et PJ Harvey tiennent une grande place dans son cœur), sa musique est un remède on ne peut plus parfait contre la morosité ambiante, accompagnant ces soirs où tu n’as plus goût à rien parce que tout le monde est parti faire la fête sans te prévenir (comme d’habitude). A écouter juste avant d’aller se coucher, en buvant un dernier verre de Scotch, histoire de s’endormir avec le sourire aux lèvres, pas trop déprimé.

Linda Hoyle, Pieces Of Me.

J’aimais beaucoup les deux albums de son ancien groupe, Affinity. Rock bluesy psychédélique avec une vraie belle voix féminine, du genre de celles qui remuent les papillons cachés dans ton ventre. Je les écoute régulièrement, c’est un fait. Mais pas autant que son seul et unique essai en solitaire, Pieces Of Me. Là, on atteint des sommets rarement égalés dans l’histoire de la musique au féminin. Vocalement, Linda est à son apogée. Je te mets au défi de fermer les yeux et de me dire, à la première écoute, si la belle qui s’époumone au micro est une diva de chez Motown ou une chanteuse italienne de cabaret. Musicalement, c’est un festival de sons hauts en couleurs. Jazz, soul, blues, heavy rock, le mélange est parfait, toujours harmonieux, jamais lourdingue. On passe allégrement de boulettes furieuses et enflammées (Black Crow, le morceau titre Pieces Of Me) à des chansons intimistes capables de faire pleurer à chaudes larmes (For My Darling, Lonely Woman), toutes touchées par la grâce de la guitare du légendaire Chris Spedding. Quant à Rapid Tulips, elle préfigure carrément le Impossible de Christina Aguilera tout autant que le If I Ain’t Got You d’Alicia Keys. Les textes méritent également que l’on s’y attarde, fustigeant le gouvernement Nixon dans sa gestion du conflit Vietnamien (Backlash Blues) et célébrant Valerie Solanas, la New Yorkaise derrière le célèbre SCUM Manifesto (Hymn To Valerie Solanas). Bref, un disque moderne et pas anachronique du tout, même 35 ans après sa sortie.

Chaka Khan, Rufusized (Rufus featuring Chaka Khan).

La carrière de l’artiste Afro-américaine est foisonnante. Beaucoup d’albums solos dispensables sortis dans les années 80 (cette décennie de merde n’aura pas été tendre pour les soul womans, et je parle même pas de la fin des 70’s et de l’avènement du disco), en dents de scie dans les années 90 (sa contribution au All Good de DeLaSoul est tout ce qui reste à sauver). Par contre, tu peux te ruer sans hésiter sur son Chaka sorti en 1978 (avec I’m Every Woman, le tube intemporel par excellence), ainsi que les six albums écrits en collaboration avec le groupe Rufus, de 1973 à 1978 (le Masterjam de 1979 est une sombre merde par contre). De cette période bénie, j’aimerais surtout retenir ce Rufusized, condensé apocalyptique de tout ce que j’aime dans la soul féminine. Des instrus langoureuses et toujours dancey as fuck qui mettent en valeur la voix exceptionnelle de Chaka. Isaac Hayes meets Les Rues De San Francisco (forever Karl Malden), les cuivres s’emballent et suivent tant bien que mal des riffs de guitare qui funkent en roue libre, tandis que les claviers installent des ambiances propices au remuage de popotin et que Chaka chante (de la plus belle des manières) qu’elle est une femme et qu’on ferait mieux de ne pas la chercher.

Mandy Morton & Spriguns, Magic Lady.

Suis tombé sur ce disque chez Médé. Un peu par hasard, à vrai dire. Pochette ésotérique. Disque bleu. Une chanson, Music Prince, qui me rend dingue à chaque fois que je la passe. Le morceau folk parfait. Tout l’album est comme ça (Magic Lady). Un recueil de comptines qui te redonnent le moral ou t’allongent en 3 minutes. On peut considérer ce disque comme son premier en solo, même si elle reste accompagnée par les membres de son ancien groupe (Spriguns Of Tolgus), dont son mari, Mike Morton. 12 chansons aux influences très diverses, allant de la ballade folk classique à la fresque progressive teintée de mélodies d’inspiration médiévale, en passant par quelques tubes carrément plus rock et rythmés, avec en ligne de mire ce même point commun : la voix incroyablement dense et profonde de Mandy.

Genya Ravan, Goldie Zelkowitz.

Tout le monde se souvient de Janis Joplin. Même sans avoir écouté le moindre de ses morceaux, son nom reste gravé à jamais dans l’inconscient collectif. Evidemment, on ne peut pas en dire autant de Genya Ravan. Peut-être parce qu’elle n’est pas morte à l’apogée de sa carrière ou qu’elle ne vivait pas le rock’n’roll lifestyle des 70’s à 200%. Toujours est-il que l’ex-chanteuse des Ten Wheel Drive reste une des plus talentueuses divas que la soul aie connu. Des concerts aussi intenses et physiques que ceux de Tina Turner à la grande époque, une paire d’albums grandioses, dont surtout ce Goldie Zelkowitz sorti en 1974. On y retrouve aussi bien les senteurs bucoliques du bayou américain (en atteste la reprise hallucinée du Whipping Post de Gregg Allman) que la chaleur du pavé de Detroit (les pontes de Motown aurait du faire preuve de courage et la signer sur leur label). Un voyage en compagnie de la voix de Genya, tour à tour sauvage (Little By Little), exubérante (Easy Lady), sensuelle (Breadline), vocalement très proche de Prince sur son Purple Rain (de murmures lascifs en déchaînements lyriques incontrôlables), rendant ce disque incontournable pour tout adepte de groove obscur et viscéral.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

eh mec ! moi je kiffe le "i feel for you" de chaka khan dans les années 80 ! merde alors !

Anonyme a dit…

j'y crois pas je tombe seulement maintenant sur ce truc
moi en ce moment, j'écoute beaucoup
joanna newsom et regina spector

un barbu qui passait par là et qui t'embrasse et t'embrassera bientôt

Anonyme a dit…

alors il est déjà mort ton blog ?
sinon pour tes zines ça en est ou ?

kikoololzkiss xoxox

buddy satan a dit…

Le blog, j'ai prévu de l'updater une fois par mois.

Les zines, je t'ai envoyé ça la semaine dernière. Apparemment, t'as pas dû les recevoir. C'est le 3e colis qui se paume dans la nature. Je retente cette semaine, maile moi quand tu les reçois.

Anonyme a dit…

la poste craint.
t'as la bonne adresse ?
si t'es pas sur dis le moi par mp sur emofrnace je te la redonnerai.

Anonyme a dit…

Nous vous remercions de intiresnuyu iformatsiyu