“I don’t wanna party, I just wanna drink, I don’t want to socialize with people who can’t think, leave me alone is my advice, I don’t like your kind and I won’t compromise. I don’t wanna party with you, you and you. Cultural buzzword number one, party hard if you wanna have fun, boring clones is all I see, with identities bought from MTV.”
C’est une chanson des Sunday Morning Einsteins. Elle résume bien la misanthropie latente qui m’étreint en cette heure tardive. Ce soir je suis sorti, comme presque tous les soirs. Mais le cœur n’y était pas. Trop de cons, trop de gens que j’avais pas envie de voir. Alors j’aurais peut-être pas dû foutre le nez hors de chez moi. J’aurais peut-être pas dû aller aussi loin de chez moi. Depuis quelques temps, je me suis délimité un périmètre de sécurité qui exclut une bonne partie de la ville. J’habite au centre de trois points névralgiques, trois endroits qui font que je me sens bien ici, à Metz. La Face Cachée, le repère de Médéric, un shop rempli de disques rares, du bon café, des sourires, des gens biens. Le Tunnel, pareil que la Face Cachée mais sans les disques et avec de la bière à la place du café. L’Elixir, pareil que le Tunnel. Ces trois lieux à 100 mètres ou presque de mon modeste appartement. J’aime y traîner jusqu’à pas d’heure. J’aime y passer des moments, seul avec moi-même ou accompagné. Y’a peut-être de l’habitude là dedans, mais aussi un profond sentiment de bien-être et de sécurité. Je dis pas que c’est bien. Je constate simplement ce qui est. M’aventurer au delà de ce Triangle des Bermudes Messin revêt donc tous les aspects du survival pur et dur. Le centre-ville prend alors les allures du Texas décrit par Tobe Hooper dans Texas Chainsaw Massacre. Sauf que j’ai pas de tronçonneuse dans les mains. Si j’en avais une, le Républicain Lorrain se transformerait en journal entièrement dédié aux rubriques nécrologiques.
Metz est une ville de bons vivants, c’est indéniable. Tu fais pas deux mètres sans croiser un mec ou une fille bourrée. Tu passes pas cinq minutes à discuter avec quelqu’un sans apprendre qu’untel a terminé minable dans telle soirée où t’étais pas. Tiens oui d’ailleurs, pourquoi tu y étais pas ? Bah je sais pas, on m’avait pas prévenu. Et tu faisais quoi de beau hier soir ? Oh tu sais, boire une bière, écouter un peu de musique, converser… les trucs que je fais tous les soirs. Ah ouais, t’aurais dû venir quand même. Bof, on m’avait pas invité, je vais pas là où on a pas envie que je sois, tu sais.
Et la discussion tourne en rond. Indéfiniment. J’ai appris qu’il y avait une soirée qui était organisée pour je ne sais plus quelle occasion. Tout le monde est au courant depuis un moment, sauf moi. Je feins une excuse à la con. J’aimerais bien y aller, pourtant. Je me sens bête. Mais c’est trop tard. Orgueil, vanité, sentiment d’être mis de côté au profit d’autres personnes plus sociables que moi. Et à la limite, c’est pas plus mal comme ça. J’ai pas besoin de prouver quoi que ce soit. Que je suis un type cool, sympa, de toutes les bonnes sauteries, le bon mot pour rire, toujours le sourire aux lèvres.
Je suis accoudé au comptoir, une bière à la main. Le concert vient de se terminer. Ca rentre et ça sort, les portes battantes n’arrêtent pas de couiner. Y’a du bruit. Beaucoup de bruit. Le brouillard formé par la fumée des cigarettes envahit le lieu. C’est une ambiance que j’apprécie, habituellement. Mais là, à l’instant même où je te parle, y’a un truc qui me chiffonne. C’est peut-être le fait que je sois seul au bar. Y’a tellement de monde ici, et pourtant je ne parle à personne. Y’a tellement de monde ici, et personne ne me parle. Pourtant, je n’exclue pas la possibilité d’envoyer chier la personne qui oserait s’approcher de moi. Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Marre des mondanités (qui n’en sont même pas, à vrai dire), marre de se retrouver au milieu de gens avec qui tu n’entretiens rien d’autre que des rapports d’une futilité insondable. « Nous sommes tous liés par l’alcool et la potentialité d’une relation sexuelle fantasmée », m’a dit un jour une fille rencontrée dans un bar, justement. En entendant ça, j’ai fini mon verre et je me suis cassé sans lui dire « au revoir ». Arrivé chez moi, je me suis dit qu’au fond elle avait raison. Elle, contrairement à moi, était restée lucide sur l’environnement qu’elle fréquentait. Je me suis senti con d’avoir réagi ainsi.
I don’t wanna party. Ce soir, je reste chez moi.
jeudi, août 31, 2006
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5 commentaires:
wahou, les états d'ame du Buddysatan, ça fait flipper...
c'est donc un etre humain comme les autres ?...
naaaan, j'y crois pas.
T'as vu ? Et encore t'as rien lu...
vas-y raconte nous encore comme la vie est dure...
tu vas devenir comme les emokids que tu critiques si bien.
hihi. <- ça c'est pour moi, ça me fait plaisir. :D
T'as pas l'air con pourtant.
c'est fou tout ce que tu penses qd t'as l'air de rien foutre ...
c'est presque effrayant !
moi quand je bois je réfléchit pas .j'ai toujours pensé que l'alcool c'est incompatible avec une quelquonque réflexion , comme les anti-biotiques.en tout cas fortement contre-indiqué , vu le risque de dépression encourue.
oui je sais ya plein de fautes d'orthographe et je m'en fiche ... j'espère que ça te torture et que tu vas passer un temps fou à les corriger
besitos
take care
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